À douze mois, certains enfants traversent déjà la pièce sans appui, tandis que d’autres attendront encore plusieurs mois avant de se lancer. Aucun de ces scénarios n’a valeur de diagnostic. Les décalages de rythme dans l’apprentissage des mouvements sont la norme à cet âge, et ne pointent pas forcément vers une difficulté.
De 12 à 18 mois, les compétences corporelles prennent de la vitesse. Les gestes se précisent, l’équilibre s’affermit, et l’envie de bouger se fait plus pressante. Offrir des activités ajustées à cette période soutient la découverte et accompagne, sans l’entraver, l’élan d’autonomie.
À quoi ressemble le développement moteur d’un enfant entre 12 et 18 mois ?
Entre un et un an et demi, chaque enfant avance à sa façon. Certains se lancent dans la marche dès leur premier anniversaire, d’autres préfèrent encore ramper ou se hisser debout en s’aidant des meubles. Pas de parcours tout tracé ni de grille universelle : chaque étape prépare la suivante, dans un enchaînement mouvant.
C’est une période de recherche d’équilibre. L’enfant s’affermit sur ses jambes, la démarche titube moins, gagne en fluidité. Les anciens automatismes cèdent : la prise volontaire remplace la saisie instinctive, la main répond mieux à l’œil. On le voit s’accroupir, ramasser, lancer, s’essayer à de nouveaux gestes pour mieux se connaître.
Voici quelques repères qui marquent ce passage :
- Monter les escaliers en s’aidant des mains ou debout, accompagné, devient possible et souvent source de fierté pour l’enfant.
- Essayer de pousser, tirer, transporter des objets montre que la coordination globale s’affirme.
- Changer de direction, s’arrêter net et repartir : autant de signes d’une posture mieux maîtrisée.
À cet âge, la curiosité l’emporte : tourner sur soi, s’accroupir pour attraper un jouet, se redresser sans appui. Ces essais répétés construisent l’autonomie. Observer la progression de ces gestes révèle la capacité d’adaptation de chaque bébé, mais rappelle aussi la nécessité de respecter leur tempo propre.
Quels signaux montrent que votre enfant progresse ?
Les indices de progression se glissent dans les gestes de tous les jours. Un enfant qui se redresse seul, marche en tenant la main, franchit de petits obstacles sans vaciller : autant de preuves que la motricité globale progresse. Son corps hésite moins, il tente d’aller plus vite, s’arrête et repart, ajuste sa trajectoire.
Sa coordination œil-main s’affine : il saisit, manipule, empile, fait tomber, recommence. Ces gestes répétés ne sont pas anodins. Ils traduisent un travail précis des doigts, la découverte de la distance, du poids, de la forme, l’ajustement aux limites physiques de chaque objet. Entre 12 et 18 mois, l’enfant ajuste ses mouvements, affine sa précision.
Voici des exemples concrets qui trahissent cette évolution :
- Attraper une cuillère et la porter à la bouche sans tout renverser.
- Tourner les pages d’un livre cartonné, désigner une image du doigt.
- Empiler quelques cubes, les disposer, puis les déplacer à nouveau.
À côté de ces nouvelles habiletés, l’enfant explore toujours plus son environnement. Il veut comprendre comment fonctionnent les objets, ce qui se passe quand il les touche, les fait rouler ou les ouvre. Porter attention à ces signaux, parfois discrets, c’est voir émerger de nouvelles compétences et savourer la diversité de ses découvertes.
Des activités ludiques et faciles pour accompagner chaque étape
Pour soutenir la motricité entre douze et dix-huit mois, proposez des activités accessibles et variées. Une balle en mousse à lancer et rattraper stimule l’équilibre, le sens du timing. Les jeux de transvasement, remplir, vider, transporter des objets d’un récipient à l’autre, renforcent la coordination œil-main et affinent le geste.
Marcher pieds nus sur différents sols offre une expérience sensorielle bénéfique qui affine la posture et la conscience du corps dans l’espace. Les jeux de construction avec de gros cubes, à empiler et renverser, aident à structurer la perception de l’espace et incitent à la répétition, clé de tout apprentissage.
La pâte à modeler, à manipuler sous surveillance, développe la force des doigts et la souplesse du poignet. La variété des matières et des formes, loin de lasser, nourrit l’intérêt et encourage la dextérité.
Voici quelques idées pour enrichir le quotidien :
- Créer un parcours moteur simple avec coussins, tunnels et obstacles à franchir pour varier les mouvements.
- Introduire des chansons à gestes et des comptines pour rythmer les actions et stimuler la mémoire corporelle.
- Laisser manipuler objets sûrs du quotidien, cuillères, boîtes, bouchons, pour inventer des jeux libres.
L’objectif reste le même : soutenir le développement moteur tout en laissant l’enfant libre d’initier, de tester, de recommencer. L’envie d’agir, l’imitation, et l’exploration guident ses progrès, bien plus que la performance.
Encourager la confiance et l’autonomie au quotidien : le rôle clé des parents
L’exploration motrice d’un enfant d’un an s’inscrit dans la relation à l’adulte. Un environnement sécurisé, mais riche et ouvert, donne envie d’essayer, de répéter, d’inventer. L’attention bienveillante, le sourire, le fait de nommer les gestes et les progrès créent un climat de confiance et encouragent à persévérer.
Laisser l’enfant choisir, toucher, manipuler sans intervenir systématiquement nourrit son initiative. Accompagner, c’est offrir des possibilités, non imposer un chemin. Les gestes quotidiens, enfiler un manteau, monter une marche, porter un objet, deviennent autant d’occasions d’exercer la motricité et de renforcer l’assurance.
Pour soutenir cette dynamique, adoptez quelques réflexes simples :
- Favoriser la participation lors des petits gestes de la vie de tous les jours
- Mettre en avant les tentatives, qu’elles réussissent ou non ; chaque essai compte
- Adapter l’espace : prévoir des meubles à hauteur, des objets accessibles, des coins conçus pour bouger en sécurité
Une présence disponible, mais non intrusive, permet à la motricité de s’épanouir. Reconnaitre le rythme particulier de chaque enfant, s’adapter sans forcer, c’est devenir le compagnon de route de cette aventure qui, à chaque étape, façonne le rapport au monde. Chaque pas compte, chaque essai prépare la suite, et demain, qui sait ce que votre enfant tentera ?


